Loup

Loup

dimanche 18 mars 2012

La Vénération de la Terre


Tableau (peinture acrylique, collage papiers décopatch, kraft, mûrier, carton ondulé, éléments bois,
images poésie, autocollants, vernis-colle)

Chant de rêve

Tandis que mes yeux
fouillent
la prairie
je sens l'été
dans le printemps.

Anonyme (Indien Chippewa)

Les Indiens avaient le devoir de prier, de remercier le Tout-puissant tous les jours et pas seulement le dimanche, jour saint dans certaines religions et à chaque fois qu'ils foulaient un nouveau lieu. Ils passaient des heures à observer, étudier, écouter dans le silence absolu. Ils étaient convaincus que Dieu s'était arrêté à chaque endroit, à chaque élément (le ciel, les arbres, les animaux, les insectes ...). En revenant régulièrement sur ses pas, ils savaient que leurs prières seraient exaucées. Dieu avait décidé et mis chaque chose à la bonne place. La Nature était alors un immense tableau en perpétuel mouvement, un mouvement circulaire comme le prouve le cycle des saisons qui se répète dans le temps et que les Indiens reproduisaient dans leur vie quotidienne, avec par exemple, l'usage des tipis de forme ronde.

Ils ne trouvaient pas la Nature sauvage, elle était douce. Ils s'adaptaient à son cycle et ses humeurs. La brutalité et la cruauté venaient des orgueilleux hommes blancs. Ils ne comprenaient pas comment l'Homme blanc pouvait monnayer des terres qui ne lui appartenaient pas, et dont la vie qui y régnait n'avait aucun prix. Il n'y avait pas de possibilité d'avoir pour chacun une propriété privée, la richesse n'était pas de posséder. Le bonheur suprême était de vivre ensemble, de partager, en parfaite harmonie avec soi, les autres, l'environnement et le Tout-puissant, sur une Terre infinie et libre.

Voir dans Pieds nus sur la Terre sacrée de T. C. McLuhan, éd. Denoel, 2004.