Loup

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dimanche 21 avril 2013

Verroterie de pacotille pour les Indiens


Sur verre de récupération, papier vitrail et vernis-colle, gel pailleté, corde, fil de fer, perles et autres décorations.
Au XVIIIe siècle, les gouvernements européens mettent en place une politique "de présents" à l'égard des colonies et des Indiens en Amérique. Ils cherchent à économiser sur le fonctionnement des colonies, tentant d'en limiter les coûts en obtenant des rabais sur la nourriture, la fourrure et les terres.
Les cadeaux se multiplient aux tribus pour garantir des alliances, envers les chefs comme les guerriers, lors de simples visites, avant les interventions militaires et pendant les échanges commerciaux.
Les Indiens se sont laissées séduire progressivement par le mode de vie occidental. Les Indiennes sont alors attirées par les objets et vêtements aux couleurs vives et brillantes. Pour échanger vivres, chevaux et canoes, les explorateurs, les trappeurs, apportèrent aussi en grande quantité des perles de verre de couleur bleue, des boutons de cuivre, des aiguilles à coudre, des hameçons, des bijoux de pacotille, des miroirs, des grelots, du tissu, des torons de tabac, des médailles ...
Séquins multicolores sur forme polystyrène.
 
Ces échanges n'étaient bien entendu pas équilibrés et se faisaient souvent au détriment des tribus naives et incrédules. Une expression est d'ailleur restée dans le langage français. "Faire échange de l'Indien" fait référence à cette époque de manipulation des Indigènes à des fins matérialistes, la dépossession de leurs terres et l'extermination de leurs croyances.
Un des exemples les plus connus est l'acquisition de l'île de Manhattan par Pierre Minuit en 1626, le gouverneur de la Nouvelle-Belgique aux Indiens Manhattes, un échange de verroterie, bibelots et autres babioles pour 60 florins (24 dollars US du XIXe siècle).
Références :
Sur les routes de l'Ouest de F. Perriot, éd. Le Pré aux Clercs, 2004.
La Terre des Peaux-Rouges de P. Jacquin, éd. Gallimard, 2003
wikipédia